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alain de benoist - Page 61

  • Viktor Orbán et la « démocratie non libérale »...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à Viktor Orbán et à son projet de « démocratie non libérale » ...

    Directeur de la revue Krisis , dont le dernier numéro est consacré à la question de la modernité, et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist vient de rééditer, chez Pierre-Guillaume de Roux, dans une nouvelle version largement augmentée, son essai intitulé Au de là des droits de l'homme.

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    Alain de Benoist : Pourquoi Viktor Orbán veut une « démocratie non libérale »…

    Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois, a récemment suscité un assez joli tollé en déclarant qu’il allait mettre en place une « démocratie » qui ne serait pas « libérale ». Les deux mots ne seraient donc pas synonymes ?

    Orbán, chef de file de la Fidesz (Union civique hongroise), a plus précisément déclaré que « jusqu’à présent, nous connaissions trois formes d’organisation étatique : l’État-nation, l’État libéral et l’État-providence », avant d’ajouter : « Le nouvel État que nous construisons en Hongrie n’est pas un État libéral, c’est un État non libéral. » Plus récemment, Orbán a précisé au journal allemand WirtschaftsWoche que les valeurs « occidentales », fondées sur les droits de l’homme, le libre-échangisme et l’État de droit, ont fait long feu. D’où ce concept de « démocratie non libérale » (illiberal democracy), théorisé dès 1997 par Fareed Zakaria dans un article de la revue Foreign Affairs qui avait fait grand bruit.

    Il ne faut pas s’en étonner. Aujourd’hui dominante dans les pays occidentaux, la démocratie libérale, parlementaire et (de moins en moins) représentative, n’est à bien des égards qu’un oxymore.

    La démocratie a pour principe l’égalité entre les citoyens, tous également appelés à participer aux affaires publiques. Le libéralisme affirme le primat d’un individu doté de droits hérités d’un état de nature prépolitique et présocial. La démocratie affirme la souveraineté du peuple. Le libéralisme ne reconnaît aux entités collectives aucun statut d’existence qui leur soit propre (« La société n’existe pas », disait Margarer Thatcher, elle n’est qu’une addition d’individus), place la souveraineté du marché au-dessus de la souveraineté politique et n’admet les décisions démocratiques qu’à la condition que celles-ci ne contredisent pas l’idéologie des droits de l’homme. La démocratie privilégie la politique, dont la vocation naturelle est de produire du commun (et du bien commun). Le libéralisme privilégie les choix individuels qui s’effectuent dans la sphère privée et se satisfait d’une vie sociale réglée par les seuls mécanismes impersonnels du contrat juridique et de l’échange marchand. Périclès définissait la démocratie quand il disait « qu’un homme ne se préoccupant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile ». Le libéralisme pense le contraire.

    Peut-on, dès lors, parler d’un « modèle hongrois », qui serait appelé à faire souche ?

    L’exemple hongrois s’est déjà révélé contagieux. En Pologne, le plus grand pays de l’ancien bloc de l’Est, où le parti Droit et justice (PIS) a remporté la majorité absolue aux législatives d’octobre 2015, l’ancien Premier ministre Jarosław Kaczyński a promis d’« amener Budapest à Varsovie ». La Croatie, avec l’Union démocratique croate (HDZ) et la Slovaquie (qui présidera à partir du 1er juillet l’Union européenne) se sont également dotées de gouvernements conservateurs de tendance « non libérale ». En Autriche, le FPÖ, qui a manqué d’un cheveu d’emporter la présidence le mois dernier, annonce la mise au point d’un « nouveau système politique typiquement autrichien ». Tout cela n’est pas très différent des orientations actuelles de la Russie, pays avec lequel Orbán entretient d’ailleurs (contrairement à la Pologne, qui ne veut pas se détourner de Washington) les meilleures relations.

    Il est absolument remarquable que ces anciens pays de l’Est qui, au lendemain de l’effondrement du système communiste, avaient cru que l’Occident libéral était un pays de cocagne, aient aussi rapidement déchanté au vu des réalités. Viktor Orbán en est un très bon exemple : ancien héros de la lutte contre le communisme, il a d’abord été lui-même libéral avant de rejeter le libéralisme et ses effets délétères, ce qui lui a permis d’être aisément réélu en 2014. Dans les pays du groupe de Visegrád (Tchéquie, Slovaquie, Pologne, Hongrie), où la lutte pour l’indépendance s’inscrit traditionnellement au cœur du mythe national, la crise des migrants n’a évidemment fait que renforcer cette tendance. Un axe fort se dessine ainsi dans une Europe centrale qui a décidé de tourner le dos à l’Union européenne pour liquider un quart de siècle d’héritage libéral postcommuniste. D’où l’indignation et l’inquiétude qui prévalent désormais dans les couloirs de la Commission de Bruxelles. Cette réorientation radicale des pays d’Europe centrale est un tournant historique dont on n’a pas encore pris la pleine mesure.

    En France, pourtant, le libéralisme ne paraît pas avoir si mauvaise presse, puisqu’à l’exception notable du Front national et du Front de gauche, la majorité de la classe politique s’en réclame ou feint de s’en réclamer.

    Selon le sondage publié tout récemment par le quotidien L’Opinion, c’est Emmanuel Macron qui « incarne le mieux les idées libérales » (35 %), loin devant Alain Juppé (23 %). La même enquête révèle que 69 % des Français n’aiment pas le mot « capitalisme », 60 % le mot « mondialisation », et que 53 % pensent qu’en matière économique, l’État devrait intervenir davantage. On a connu plus libéral ! Mais ces chiffres n’ont rien de surprenant non plus. Dans l’état de désespérance où ils se trouvent aujourd’hui, avec le sentiment d’exclusion politique et culturelle qui est le leur, les Français demandent avant tout de la protection. À un moment où le pouvoir d’achat des classes populaires est toujours plus menacé, tandis que les classes moyennes sont en voie de déclassement, ils s’inquiètent de l’avenir, voient monter le chômage et ont très bien compris que la « flexibilité » n’est que le cache-sexe de la précarité. Pas plus qu’ils ne veulent voir s’effacer les repères identitaires, ils ne veulent voir s’effondrer les fragiles acquis de l’État social.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 8 juin 2016)

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  • La dernière chance du Système...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux manœuvres du système pour surmonter la vague de populisme qui menace de le submerger...

    Directeur de la revue Krisis et éditorialiste de la revue Éléments,  Alain de Benoist vient de rééditer, chez Pierre-Guillaume de Roux, dans une nouvelle version largement augmentée, son essai intitulé Au de là des droits de l'homme.

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    Alain de Benoist : La dernière chance du Système : tous contre Marine !

    Emmanuel Macron affirme désormais haut et fort qu’il n’est ni de « gauche » ni de « droite ». Cela doit vous faire plaisir, puisque vous ne croyez pas au clivage gauche/droite. Camperait-il sur les mêmes positions que vous ?

    Je dirais plutôt sur des positions symétriquement opposées. L’effacement du clivage droite/gauche qui se dessine « en haut », au sein de la classe politique, n’est en effet que la conséquence logique de l’effacement de ce clivage déjà intervenu « en bas », c’est-à-dire au sein du peuple. « Ce dont la France fracturée a besoin, c’est de social-libéralisme », proclamaient récemment les Gracques, cet aréopage de technocrates qui conseille Emmanuel Macron. Traduction : les partis anti-système et les mouvements populistes accentuant leur emprise, le Système doit resserrer les rangs face à la jacquerie électorale.

    Le seul vrai clivage actuel est en effet celui qui oppose la France périphérique à la France urbanisée, le peuple aux élites mondialisées, les gens ordinaires à la caste, les classes populaires à la grande bourgeoisie mondialiste, les perdants aux profiteurs de la mondialisation, les tenants des frontières aux partisans de l’« ouverture », les « invisibles » aux « sur-représentés », bref ceux d’en bas à ceux d’en haut. Perpétuellement déçus par ce que Jérôme Sainte-Marie appelle la « convergence des politiques publiques menées au fil des alternances, qui traduit la communion des libéralismes, économiques, politiques et culturels, sous le haut patronage européen », plus d’un tiers des électeurs se dérobent désormais au clivage gauche/droite, soit en s’abstenant (ou en votant blanc), soit en apportant leurs suffrages au Front national. Le vent du boulet passant de plus en plus près, les grands partis de gouvernement, qui s’estiment (à juste titre) également menacés, envisagent donc tout naturellement de cesser de se combattre pour sauver les meubles – d’autant que si Marine Le Pen est présente au second tour en 2017, aucun d’entre eux ne pourra gouverner seul s’il finit par l’emporter, surtout si le FN parvient à constituer un groupe parlementaire.

    D’où la rhétorique actuelle en faveur d’une « grande coalition » des partis de gouvernement, c’est-à-dire d’une réunification des libéraux de droite et de gauche, présentée comme la condition nécessaire d’une véritable mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires pour « redresser la France ». Contre les contestataires et les récalcitrants des deux bords, il s’agirait de réunir dans le même « cercle de raison » (Alain Minc) droite et gauche de marché, partisans de la mondialisation et « réformateurs » de tous poils, « gauche moderne » et « droite réaliste », tous adeptes d’un « social-libéralisme » qu’on essaie aujourd’hui de nous vendre comme la solution d’avenir pour procéder aux réformes. C’est évidemment dans ce contexte qu’il faut situer les rumeurs insistantes faisant état d’un exécutif du genre « Juppé à l’Élysée, Macron à Matignon », l’un et l’autre se rattachant à un courant orléaniste dont la philosophie pourrait se résumer dans ce principe : laissons agir les plus forts et les plus riches, les pauvres et les faibles ne s’en porteront que mieux !

    La conjoncture s’y prête-t-elle ?

    Dans un espace électoral actuellement tripartite, les élections régionales ont déjà constitué la préfiguration de ce que pourrait être le second tour de la présidentielle : tous contre Marine ! Mais la récente élection présidentielle autrichienne est également parlante, qui a vu 86 % des ouvriers voter pour Norbert Hofer, candidat du FPÖ, et les deux grands partis gouvernementaux s’effondrer au profit du candidat populiste dont l’adversaire écologiste ne l’a emporté que d’extrême justesse grâce à des électeurs qui ne l’ont rallié que par défaut. Dans l’un et l’autre cas – et comme ce fut déjà le cas aux référendums de 1992 et 2005 –, c’est à autre chose qu’à un affrontement traditionnel de type gauche/droite que l’on a assisté. En France, un PS au bord de l’explosion et des Républicains sans projet crédible craignent, eux aussi, d’être éliminés à terme comme l’ont été les « noirs » (démocrates-chrétiens) et les « rouges » (sociaux-démocrates) en Autriche. D’où, encore une fois, l’idée de réunir ceux qui pensent à peu près la même chose sur l’Europe, les États-Unis, l’économie, la mondialisation, la libéralisation des capitaux, etc. Ce qui reviendrait à abolir le politique au profit d’une « convergence programmatique » dictée par le monde des affaires et l’expertocratie. L’administration des choses remplaçant le gouvernement des hommes, comme disait déjà Saint-Simon.

    Ce rêve d’« union nationale » ou de « grande coalition », plusieurs pays européens l’ont déjà mis en œuvre. Avec quels résultats ?

    Une étude parue dans L’Expansion en mars 2015 a passé au peigne fin les performances de neuf coalitions gouvernementales depuis 2007. Les résultats sont accablants. En moyenne, la richesse nationale des pays sous coalition a diminué au rythme de 0,2 % par an, tandis que celle de l’ensemble des pays de la zone euro augmentait de 0,2 %. Les pays sous coalition pratiquent, en outre, une politique d’austérité encore plus pesante que les autres pays de la zone euro, politique qui n’a provoqué nulle part un supplément de croissance ou une baisse du chômage. Que ce soit aux Pays-Bas, où une coalition libérale-travailliste est au pouvoir depuis 2012, en Italie lors de l’expérience Monti, en Finlande, en Irlande ou en Suède, pour ne rien dire de la Grèce à l’époque de l’alliance Pasok-Nouvelle Démocratie, les coalitions n’ont nullement permis de mener à bien les réformes annoncées, seule l’alliance CDU-SPD en Allemagne tirant son épingle du jeu.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 7 juin 2016)

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  • La revue de presse d'un esprit libre... (14)

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    La revue de presse de Pierre Bérard

    Au sommaire :

    Dans le cadre de l'émission Les idées à l'endroit qu'il anime avec Olivier François, Alain de Benoist reçoit Michel Onfray et Thibaut Isabel. Ensemble ils se livrent à des échanges extrêmement riches et fructueux sur les idées de Pierre-Joseph Proudhon, l'un des principaux fondateurs du socialisme français. C'était l'époque où le socialisme ne s'était pas encore fondu dans la gauche pour y perdre tout sa charge dissidente (lire à cet égard Jean-Claude Michéa).
     
    • Les coulisses dune émission pas comme les autres. Alain de Benoist recevant Michel Onfray à Télé-Libertés. Onfray déclarait après l'émission : "il ne faut pas attendre grand chose de ceux qui nous dirigent. Les vrais changements viendront d'en bas. On voit tout de même que les mentalités évoluent".
     
     
    Julien Rochedy, regardant cette émission, en tire argument pour annoncer la fin de l'ère idéologique débutée avec la Révolution française et analyse ce que ce changement de paradigme implique quant à notre horizon de sens.
     
     
    • Pour Michel Onfray ceux qui se présentent en France comme la "gauche" et la "droite" mènent la même politique tant sur le plan intérieur (libéralisme) que sur le plan extérieur (adhésion à la vision hégémonique des États-Unis). La gauche a changé "son" peuple "old school" en affichant ses préférences pour les marges foucaldiennes (voir les analyses de François Bousquet) et en privilégiant  la flexibilité pour le prolétariat au dépens de sa sécurité. Il plaide mezzo voce pour les dictatures laïques du proche orient, faute de mieux, et fustige à cet égard l'influence néfaste de Bernard-Henri Lévy et de tous les apôtres maximalistes du Bien. Il s'affirme partisan d'une négociation avec l'État islamique. Selon lui la France est dans un état d'insécurité absolue et Il y a peu de chances que ceux qui sont susceptibles d'être élus aux prochaines élections présidentielles viennent à réduire cet état tant ils sont dépourvus de la moindre intelligence politique. Onfray revendique hardiment la posture du tragique et voit poindre les germes de la guerre civile.
     
     
    François Bousquet présente brillamment son livre de déconstruction d'un penseur éminent et intouchable, Michel Foucault. Son ouvrage Putain de Saint Foucault : Archéologie d'un fétiche est paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux.
     
     
    • Parution du numéro 44 de la revue Krisis consacrée à la modernité. Cette revue est dirigée conjointement par Alain de Benoist et Thibault Isabel. Couverture et sommaire ici.
     
     
    • Deux tribunes d'Alain de Benoist sur Boulevard Voltaire. La première porte sur le "modèle hongrois" et la volonté d'Orban de bâtir une démocratie Illibérale ne se contentant pas de consacrer l'individu mais reconnaissant la légitimité du peuple en tant qu'il est un collectif producteur de commun. La seconde porte, elle, sur "Le seul véritable clivage actuel... celui qui oppose la France périphérique à la France urbanisée, le peuple aux élites mondialisées, les gens ordinaires à la caste, les classes populaires à la grande bourgeoisie mondialiste, les perdants aux profiteurs de la mondialisation, les tenants des frontières aux partisans de l'ouverture, les invisibles aux sur-représentés, bref ceux d'en bas à ceux d'en haut".
     
     
     
    • Entretien de Jean-Pierre Le Goff avec Alexandre Devecchio paru dans le Figaro Magazine. L'auteur de Malaise dans la démocratie y développe l'idée selon laquelle nous assistons à la fin d'un cycle qui se termine dans le chaos.
     
    Francis Cousin examine brièvement le cas Trump du point de vue de son analyse radicale du fétichisme du spectacle marchand en notant que les médias du capital le désigne toujours comme le "candidat milliardaire", ce qu'il ne font jamais pour son opposante Hillary Clinton et comme il ne le firent pas non plus pour Dominique Strauss Kahn, par exemple, qu'ils auraient pu désigner à bon droit comme mari de la journaliste milliardaire Anne Sinclair ou pour Botul qui n'est jamais présenté comme "philosophe" milliardaire. Il se trouve que c'est pourtant Clinton qui porte le projet de colonisation du monde par le capital. Bien sûr la candidature Trump n'a aucun intérêt du point de vue de la subversion sociale mais son déclassement en a un du point de vue de la tyrannie médiatique chargée de répandre les tabous et les totem aliénatoires de la diversion, de la manipulation et de la domestication. Très bonne intervention malgré le jargon post-situ mis en oeuvre de façon répétitive. 
     
     
    • Le philosophe réparateur de motos (comme Spinoza polissait des lentilles) Matthew B. Crawford dont Jean-Claude Michéa fait grand cas était l'invité sur France-culture de l'émission La grande table. Depuis le succès de son premier essai paru en 2010 Éloge du carburateur, en fait un éloge du travail manuel, il attire notre vigilance sur l'économie de l'attention, bien monétisable.  La publicité s'adresse à des individus passifs et ne fait pas appel à la compétence, les objets en revanche, si, et ils nous soumettent activement à la réalité. Le marketing publicitaire nous prive du monde en faisant jouer notre narcissisme, tandis que les objets nous y ramènent. 
     
     
    Élisabeth Lévy présente la livraison de juin de son mensuel Causeur consacrée à Alain Juppé,"Le pire d'entre nous ?". Dans cet entretien elle déclare que le terranovisme de droite, incarné par Juppé, candidat du parti des médias et des sondeurs, ne lui plait pas plus que le terranovisme de gauche. Elle ajoute qu'une grande partie de la population peut supporter le chômage et l'appauvrissement, pas la perspective de sa disparition comme peuple (on se reportera à cet égard aux analyses développées par Vincent Coussedière dans son dernier livre Le retour du peuple An I). À tort ou à raison une partie de la France des invisibles décrite par Guilluy se sent menacée dans son identité collective par l'immigration de masse et par la progression d'un islam séparatiste. Réflexions bigrement toniques.
     
     
    • En explorant jusqu'à sa moelle l'inconscient politico-racial de Houria Bouteldja (Parti des Indigènes de la République) ce texte du Lys Noir en forme de roman d'anticipation en vient à dévoiler bien des ressorts de notre société, c'est pourquoi il plaide, contre la mégamachine, pour une extension horizontale du domaine de la lutte. L'Action Française deviendrait-elle, au fur et à mesure que s'estompe son Saint Graal (le retours de la monarchie) un refuge pour dandys à l'humour vache mais d'excellente facture ?
     
     
    • Quand on aime on ne compte pas. Toujours à propos de Houria Boutldja mais aussi de Éric Cantonna, de Karim Benzema et de Jamel Debbouze le républicain Jean-Paul Brighelli s'emporte et pose une bonne question : qui sont les véritables "racistes" ?
     
     
    • L'Association pour l'histoire organisait en Mai un colloque consacré aux "Relations franco-russes XVIII-XXI siècles". Ci-jointe la communication de Philippe Conrad sur l'alliance militaire franco-russe de 1893-1894. Philippe Conrad est directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire.
     
     
    • Depuis le mois de janvier se développe une campagne de presse européenne contre le nouveau gouvernement croate et plus précisément contre son ministre de la culture, Zlatko Hasanbegovic. Une pétition digne du meilleur l'Agitprop a notamment paru dans le quotidien Libération (23 mai) contre le jeune historien accusé d'un capharnaüm de pensées délictueuses : nostalgies oustachies, révisionnisme et sympathies génocidaires. Elle fut contre-signée par une ribambelle de grandes consciences telle l'inévitables Caroline Fourest, le toujours fringuant Toni Negri condamné à trente ans de prison pour meurtre, le dramaturge Dario Fo et Alain Finkielkraut dont on se demande ce qu'il fait dans cette galère. Néanmoins Ivan Zvonimir dissident durant l'ère Tito et président du Comité Helsinki pour les droits de l'homme a fait litière de toutes les diffamations qui visent Hasanbegovic suivi en cela par 150 historiens et personnalités de la culture croate. La gauche croate dont le monopole est menacée se rebiffent à coup de médisances et d'impostures et trouve nombre de soutiens internationaux. Ci dessous Jure Georges Vujic rétablit pour la fondation Polémia un peu de clarté sur cette sombre histoire.
     
     
    • "Poutine a ressuscité la lutte des sociétés holistes contre les individualistes" telle est la leçon qu'Éric Zemmour retire de la lecture de La guerre des mondes, livre que vient de faire paraitre Mathieu Slama aux Édition de Fallois.
     
     
    • Dans un entretien Gérard Dussouy  poursuit avec réalisme la réflexion entamée dans son livre : Fonder un État européen, préfacé par Dominique Venner. Pour lui le travail entrepris par l'Institut Iliade est essentiel afin que l'Europe ait un avenir autonome.
     
     
    • Affirmer que le Grand Remplacement n'est qu'un fantasme relève d'un déni de réalité pour Jean-Yves Le Gallou.
     
    • La réalité crue de l'immigration sauvage à Mayotte, devenue un département français par la volonté "progressiste" du président Sarkozy expliquée ici par Michel Lhomme. Il y ajoute des considérations à propos d'une loi votée en mars 2016 par droite et gauche réunie qu'il dénomme "loi de fratrie" et qui étend toujours plus le droit à l'immigration.
     
     
    • Sur le site Idiocratie, une bonne analyse à propos du terrorisme islamique envisagé comme un conflit de basse intensité.
     
     
    • Entretien avec l'analyste stratégique suisse Jacques Baud qui vient de publier un ouvrage intitulé Terrorisme, mensonges politiques et stratégies fatales de l'Occident. Il porte un regard critique sur l'ensemble de nos interventions au Proche-orient dans ce livre sans concession puisque selon lui les gouvernements occidentaux  auraient délibérément provoqué la violence islamiste sous nos latitudes pour couvrir leurs déboires en politique intérieure. De ce fait le danger principal ne vient pas toujours des cibles que le complexe médiatico-politique nous contraint d'interroger. Dialogue très instructif paru sur Breizh-info.com.
     
     
    • Critique de l'ouvrage sus-mentioné de Jacques Baud paru sur le site de Theatrum Belli.
     
     
    • Interview de Jean-Louis Harouel qui vient de publier Les droits de l'homme contre le peuple (éditions Desclée de Brouwer): "Sur le sol européen, l'islam a profité à plein des droits de l'homme". 
     
     
    • Dans une interview diffusée le 31 mai sur I-Télé, Julian Assange multiple les analyses lucides sur la soumission et l'inféodation de la France vis à vis à la stratégie des États-Unis. Rappelons que notre pays qui admet sur son territoire chaque année des dizaines de milliers de demandeurs s'asile a refusé cette protection à Julian Assange comme à Edward Snowden qui n'a pu trouver son salut qu'auprès de Wladimir Poutine...
     
     
    • "Il faudra faire des choix décisif" tel est le message que Yannick Jaffré s'efforce de transmettre dans l'interview qu'il donne à Breizh-info. Il y exprime de manière originale son sentiment sur l'affaire Black M, sur Aymeric Chauprade, sur le front national dont il regrette qu'il n'accorde à la question de l'identité qu'un attention lointaine faite d'abstraction et se mouvant dans un contractualisme aseptisé. Pour lui si d'aventure il accédait au pouvoir il ne parviendrait pas  à éviter ce qu'il appelle "le grand choc". 
     
     
    • "Comment confier mon destin spirituel à un homme qui refuse de désigner l'ennemi pour ce qu'il est ? Notre solitude s'accroît. L'Église devient une partie de notre désert et son discours officiel dresse notre croix sur un ciel déjà tourmenté par la guerre, la déchéance morale, la catastrophe écologique, la ruine des nations". Ainsi parle le catholique Richard Millet à propos du pape François.
     
     
    • Il y a dix ans Dominique Venner tirait le bilan de la bataille de Verdun dans son éditorial de la Nouvelle Revue d'Histoire.
     
     
    • Enfin, on se pousse un  peu pour faire place à la dernière co-production cinéphilique franco-ukrainienne consacrée à ce qui est sans doute un simple trafiquant d'armes grimé en "terroriste d'extrême droite". Bref un Breivik français purement fictionnel destiné à enrichir le légendaire antiterroriste et à "équilibrer" la menace. Ici traitée par Aristide Leucate.
     
     
     
    RENCONTRES DE BÉZIERS, LES AVIS EN FORME DE BILAN :
     
    • Voir les interventions les plus marquantes des rencontres de Béziers sur les site de Boulevard Voltaire.
     
     
    • Le bilan de ces rencontres tracé par Jean-Yves Le Gallou s'avère très positif. Il y voit une victoire de la sensibilité et de la revendication identitaire que le Front national s'efforce officiellement de gommer. Florian Philippot ayant déclaré que les rencontres de Béziers constituaient un "flop d'extrême droite", Le Gallou voit à raison dans cette qualification infamante un propos bien peu pertinent qui ne fait qu'alimenter la rhétorique de ceux qui abusent de ce qualificatif. Le "c'est pas moi, c'est l'autre" est une manière de dérobade qui se retourne le plus souvent contre son auteur.
     
     
    • La déception attendue de Julien Rochedy qui dit sortir de ce week-end assez meurtri n'y ayant pas vu se concrétiser "la grande alliance de droite". Mais qu'est-ce que la "droite" d'aujourd'hui sinon le nom dont s'est emparé le révolutionnarisme libéral le plus abject ?
     
     
    • Selon Gabriel Robin le peuple de droite n'existe pas plus que le peuple de gauche.
     
     
    • Sur le blog du libéral Ivan Rioufol.
     
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  • Modernité ?...

    Le numéro 44 de la revue Krisis, dirigée par Alain de Benoist, vient de paraître. Cette nouvelle livraison est consacrée à la modernité.

    C'est le quatrième numéro en moins d'un an, et le contenu est toujours aussi riche... On ne peut donc que saluer le travail de l'équipe de rédaction !

    Vous pouvez commander ce nouveau numéro sur le site de la revue Krisis ou sur le site de la revue Eléments.

    Bonne lecture !

     

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    Telle qu’elle s’érige lentement depuis cinq ou six siècles, la modernité se nourrit de l’idéologie qui la fonde: le modernisme. Elle se donne pour but de conduire à un progrès continu de l’esprit humain, à travers le perfectionnement des sciences, du goût, des mœurs et de la société. Mais ce projet titanesque, prométhéen, s'est écrasé contre un mur. Nous attendions des lendemains qui chantent; or, le présent ne cesse de déchanter. Le nihilisme gagne donc du terrain, et nos idéaux s'effondrent.
    Reste que le projet modernisateur, malgré ses excès, stimulait les hommes d’une manière positive et féconde. Il leur donnait le souffle de la liberté, le goût des horizons lointains. Sur les ruines de cette ambition ne poussent plus que des fleurs déjà fanées avant d’éclore. Nous autres, contemporains, avons besoin de retrouver du sens, ne serait-ce qu’en faisant le deuil de nos vieilles chimères. Il nous faut refonder un monde, une espérance, une culture. Et, pour cela, nous devons d'abord dresser le bilan de la modernité.


    Au sommaire :


    Éditorial

    Entretien avec Françoise Bonardel / Modernisme, antimodernité, tradition.

    Myriam Revault d’Allonnes / Crise et modernité.

    Jean-François Gautier / La conscience universelle.

    Thibault Isabel / Essor et déclin de la modernité dans l’Histoire.

    Costanzo Preve / Les trois stades de la modernité capitaliste.

    Entretien avec Rémi Brague / Modernité et religion.

    Bernard Bourdin / Le fondamentalisme religieux et les fondements de la modernité.

    Karlheinz Weißmann / Le national-socialisme, une idéologie moderniste ?

    Youness Bousenna / La décadence, autopsie d’un fantôme européen.

    Michel Maffesoli / Georg Simmel: modernité et post-modernité.

    Entretien avec Michel Maffesoli / L’ère du postmoderne.

    Jonathan Daudey / Nietzsche, médecin de la modernité.

    Jean-François Gautier / La révocation artistique de l’espace pictural.

    Matthieu Giroux / Le primat moderniste du principe d’action.

    Charles Péguy / Le texte: Le monde moderne et l’argent (1914).

     

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  • Autour de Proudhon...

    Dans ce nouveau numéro de l'émission de TV Libertés, « Les idées à l’endroit », Alain de Benoist évoque la pensée de Pierre-Joseph Proudhon en compagnie de :

    - Michel Onfray, philosophe, qui a publié de nombreux essais, dont dernièrement Cosmos (Flammarion, 2015) ;

    - Thibault Isabel, docteur en esthétique, qui est l'auteur notamment de A bout de souffle (La Méduse, 2012) et rédacteur en chef de la revue Krisis.

     

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  • La « société ouverte », horizon indépassable de notre temps...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré au patriotisme...

    Directeur de la revue Krisis, Alain de Benoist vient de rééditer, chez Pierre-Guillaume de Roux, dans une nouvelle version largement augmentée son essai intitulé Au de là des droits de l'homme.

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    Alain de Benoist : Patriotisme : aimer les siens ne signifie pas qu’il faille détester les autres

    Pour certains patriotes, la ligne de fracture politique se résumerait entre les « nôtres » et les « autres »… Ce concept ne serait-il pas un peu court ?

    Il est surtout équivoque. Veut-on dire que, par principe, il est toujours légitime de préférer les « nôtres », ou que par rapport aux « autres » les « nôtres » ont toujours raison ? Le vieux principe « my country, right or wrong » est souvent mal interprété. Il ne signifie nullement qu’il faut donner raison à son pays même quand il a tort, mais que lorsqu’il a tort il n’en demeure pas moins notre pays, ce qui n’est pas la même chose. En outre, pour admettre que notre pays puisse parfois avoir tort, il faut disposer d’un critère de jugement excédant notre seule appartenance. Faute d’un tel critère, la vérité se ramène à l’appartenance, c’est-à-dire à la pure subjectivité. C’est la conception développée par Trotski dans Leur morale et la nôtre (1938). Ce n’est pas la mienne.

    Sur la préférence, je n’ai en revanche pas d’objection. La commune appartenance nourrit, non seulement chez l’homme, mais aussi chez les autres animaux, un sentiment naturel qui porte à préférer ceux qui nous sont plus proches, qui nous ressemblent et en qui nous pouvons nous reconnaître. Il ne s’ensuit pas que nous devions détester les autres. En règle générale, un homme préfère ses enfants aux enfants des autres. Si son fils est en train de se noyer en même temps que l’un de ses camarades, c’est son fils qu’il cherchera à sauver en premier. Il y a, bien sûr, toujours des exceptions, parfois justifiées, mais elles confirment la règle.

    Le patriotisme n’en est pas moins devenu aujourd’hui, aux yeux de beaucoup, une idée ringarde, digne de cette « France moisie » jadis stigmatisée par Philippe Sollers. Comment en est-on arrivé là ?

    Excellente question. Lactance, qu’on a surnommé le « Cicéron chrétien », disait au début du IVe siècle que « l’attachement à la patrie est, par essence, un sentiment hostile et malfaisant ». Apparemment, il a fait école. Mais comment en est-on arrivé à diaboliser le sentiment naturel de préférence pour les siens ? Esquisse d’une réponse.

    Dans la foulée de l’idéologie du progrès, on a d’abord disqualifié le passé au seul motif que la modernité attribue plus de valeur au présent qu’au passé. Porteur de valeurs et d’exemples révolus, le passé n’a dès lors plus rien à nous dire. Il n’est au pis qu’une erreur, au mieux qu’une annonce imparfaite des catégories modernes. Les grandes idéologies universalistes nous ont ensuite convaincus, d’abord que tous les hommes sont partout les mêmes, ensuite que parmi ces mêmes il y en a quand même qui sont pires que les autres, à savoir les Européens. Cette conviction a ouvert en grand les portes de la repentance : il faut se repentir, voire finalement s’excuser d’exister. Amour de l’autre et haine de soi. Dette infinie à l’égard du reste du monde, rédemption par l’immigration. Comme l’écrit François Bousquet, « le majoritaire est trois fois coupable : en tant que mâle (c’est le procès en misogynie), en tant qu’hétérosexuel (c’est le procès en homophobie), en tant que Blanc (c’est le procès en racisme) ».

    On s’est aussi attaché à discréditer tout ce qui est de l’ordre de la nature, de l’ancrage ou de l’enracinement. Dans son dernier livre, Yann Moix déclare fièrement que « la naissance ne saurait être biologique », car « naître […] c’est s’affranchir de ses gènes [sic] », ce dont ne sont capables que « ceux qui préfèrent les orphelins aux fils de famille, les adoptés aux programmés, les fugueurs aux successeurs, les déviances aux descendances ». « La question se pose de savoir pourquoi une femme devrait préférer ses propres enfants à ceux du voisin du simple fait qu’ils sont biologiquement les siens [sic], alors que tous ont la même valeur morale en tant que personnes humaines », écrit de son côté le philosophe « branché » Ruwen Ogien.

    Enfin, on a désacralisé. Même si elle a finalement été annulée, l’invitation faite au rappeur Black M de venir chanter à Verdun entre dans ce cadre (Prokofiev à Palmyre, Black M à Verdun : deux mondes). Plus remarquables encore sont les paroles prononcées par Najat Vallaud-Belkacem pour justifier qu’on puisse encore chanter « La Marseillaise » : « La Marseillaise est un hymne national tourné vers l’universel [sic]. Sa place au sein de notre école est donc multiple, diverse et variée [sic]. Elle s’appuie sur la voix, l’instrument le plus démocratique qui soit [sic]. » Ce tissu d’imbécillités traduit une véritable contorsion mentale. C’est dans le même esprit qu’on s’applique à représenter les opéras de Wagner avec des mises en scène grotesques, afin de discréditer le contenu idéologique du livret.

    L’antiracisme a aussi joué un rôle…

    Le « racisme » dont on parle aujourd’hui n’a, depuis longtemps, plus rien à voir avec les races. Le terme est devenu un opérateur commode permettant de stigmatiser toute critique dont feraient les frais des minorités dont les revendications s’expriment dans le langage des droits afin de placer la majorité en état de sidération et de la rendre étrangère à elle-même. De la plaisanterie au « harcèlement », tout ce qui est susceptible d’être perçu comme désagréable, déplaisant, humiliant, offensant, par tel ou tel individu à raison de son appartenance à tel ou tel groupe, est considéré comme du « racisme ». On ne cache d’ailleurs pas qu’une définition objective du racisme serait encore de la discrimination : « Une attitude perçue comme raciste par une personne “racisée” doit être considérée comme telle sans discuter. Seules sont légitimes à définir le racisme d’une situation les personnes “racisées” concernées », pouvait-on lire dans un texte récent. Parallèlement, au cinéma, les films de science-fiction ont pris le relais des westerns, parce qu’il n’y a plus qu’avec les extra-terrestres qu’on peut, sans « discriminer », imaginer une lutte sans merci. Le « racisme » en est ainsi venu à regrouper toutes les « phobies » face auxquelles des sensibilités exacerbées exigent des réponses institutionnelles et judiciaires. La loi est plus que jamais appelée à consacrer le sentiment ou le désir. On retrouve là les ravages de la subjectivité.

    Ainsi la figure du nomade, de l’individu hors-sol, désincarné, qui n’est « déterminé » par rien et se crée librement lui-même, s’est-elle peu à peu imposée, tandis que la « société ouverte » s’imposait comme l’horizon indépassable de notre temps.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 25 mai 2016)

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